Agios Nicolaos
La ville de Agios Nikolaos , chef-lieu du département de Lassithi depuis 1903, est située au bord de la baie de Mirabello et compte 27.000 habitants. Au nord de la ville, il existe une petite crique qui servit de port naturel pendant la période de l’occupation vénitienne. A cette époque, on l’appellera “ port de saint Nicolas “ (porto-scoglio di San Nicolo) d’après le nom d’une chapelle byzantine dédiée à saint Nicolas située à proximité. Le nom actuel de la ville provient du nom de son port. La situation idéale de cette baie, la mieux protégée dans la baie de Mirambello, après les îlots de Psira et Mochlos, justifie la présence des cimetières importants de la cité ancienne de Kamara .La chapelle de Saint Nicolas conserve des fragments de fresques datant de la période de la querelle des Icônes (2ème moitié du 8ème et 1ère moitié du 9ème siècle). Elle fut construite probablement après le grand séisme du 7ème siècle (672) et servit de chapelle sépulcrale puisque des sépultures de victimes de cette époque furent découvertes tout autour. La deuxième couche de la décoration murale de l’église du 14ème siècle est conservée fragmentairement.
La ville actuelle est construite au même emplacement que celui de la cité ancienne de Lato pros Kamara, port de la cité de Lato Etera, aux temps doriques . Les ruines de cette dernière se situent à 9 km au sud de Agios Nikolaos et offrent une vue panoramique. D’après les anciennes inscriptions le nom Lato disparaît après le 2ème siècle av.J.C. et pendant un millénaire la ville s’appellera Kamara. La déesse protectrice de la ville se nommait d’ailleurs Athéna Kamaritis. La ville d’Agios Nicolaos (Kamara) tint un rôle important dans la région à la période gréco-romaine, comme l’attestent les fouilles, durant la première période byzantine mais aussi aux périodes suivantes.
Sur la colline située au sud-est du port, le fort vénitien de Mirabello qui prêta son nom à la région, fut construit par le pirate génois Pescatore (1204-1211) et devint le noyau de la ville médiévale. Tout près de l’emplacement du fort carré de Castel Mirambello (aujourd’hui disparu, et à sa place se trouve le bâtiment contemporain de la préfecture), se situe la petite église byzantine à nef unique dédiée à la Vierge et décorée de fresques importantes datant de la seconde moitié du 14ème siècle.
A côté du port actuel de la ville se trouve le lac de Voulismeni qui depuis 1870 communique avec le port par un canal percé . Le lac a une profondeur de 64 m, une forme conique et il est d’origine karstique: une grotte sous-marine d’où jaillit de l’eau. Selon le mythe même la déesse protectrice de la ville aux temps gréco-romains, Athéna, s’y baignait et probablement son temple n’était pas très loin du lac. Le centre historique de la ville n’est pas conservé mais les bâtiments néo-classiques qui dominent le canal et le front de mer lui confèrent beaucoup de charme. La ville possède le musée archéologique le plus grand de l’île après celui d’ Héraklion. C’est une ville moderne et pittoresque.